AYSE BELGIN-HENRY – Saint Siméon le jeune : contextualiser l’édification d’un sanctuaire

Saint Siméon le Jeune: contextualiser l’édification d’un sanctuaire au VIe s.
Ayse Belgin-Henry, Université d’Illinois – Urbana Champaign

Le centre de pèlerinage et monastère de Saint Siméon le Jeune est situé à proximité de la ville d’Antioche (moderne Hatay/Turquie). Le complexe, qui fut construit du vivant du Saint, subit de nombreuses transformations au cours des Xe-XIe s. et resta actif jusque dans le courant du XIIIe s. Le site fut fouillé par Mécérian et Djobadze, respectivement dans les années 1930 et 1960, qui en révélèrent les caractéristiques principales. Ce travail pionnier nécessitait cependant d’être complété par une étude détaillée du bâti. A cette fin, j’ai mené trois campagnes de prospection, en 2007-2009, afin d’étudier et de documenter l’architecture du complexe dans le cadre d’une thèse de doctorat intitulée “The Pilgrimage Center of St. Symeon the Younger: Designed by angels, supervised by a saint, constructed by pilgrims”.

Cette contribution se concentrera sur la période du 6e s., au cours de laquelle on peut remarquer au moins deux phases de construction distinctes. Nous aborderons particulièrement le contexte architectural, en fonction des nouveaux résultats issus du travail de terrain. Nous chercherons notamment à contextualiser les constructions du 6e s. dans le cadre de l’histoire régionale d’Antioche.

ANNA CHOK – Khirbet el-Libneh : un ensemble de vestige protobyzantins

Khirbet el-Libneh: un ensemble de vestiges protobyzantins.
Anna Chok, Université de Provence

Le présent travail fait partie d’une thèse en Archéologie en cinquième et dernière année de préparation, sous la direction de Monsieur Marc GRIESHEIMER au Centre Camille Jullian (Université de Provence). En 1997, un site archéologique, d’une superficie d’environ  11400 m²,  faisant partie de ce qu’on appelle « Khirbet el-Libneh » a été découvert dans la zone industrielle de Tartous (une ville sur la côte syrienne).  Depuis, sept chantiers de fouilles, organisés par la Direction Générale de l’Antiquité et des Musées, ont mis au jour une partie de ce site qui compte, parmi ses éléments les plus importants, une grande basilique avec une mosaïque géométrique, une citerne avec un système de canalisation et une trentaine de salles de tailles différentes. Ces dernières contiennent également des bassins, des éléments de plusieurs pressoirs et des fours.  Les vestiges d’un mur, d’une épaisseur importante, qui se prolongent sur une centaine de mètres à l’est du site pourraient faire partie d’un mur d’enceinte.

IVA RUKAVINA – L’urbanisme médiéval de la ville de Zadar

L’urbanisme médiéval de la ville de Zadar à l’époque du pouvoir byzantin en Dalmatie.
Iva Rukavina, Université Paris Ouest – Nanterre La Défense

L’objectif de cette présentation, dont le contenu est issu de nos recherches dans le cadre de notre thèse, est de montrer les relations entre l’Empire Byzantin et la ville de Zadar à l’époque médiévale, notamment à travers les modifications urbaines qu’a subies la ville à cette période historique.

Zadar est située sur la côte adriatique orientale en Croatie. Le noyau historique de la ville actuelle est situé sur la petite presqu’île qui ferme la baie dans laquelle se trouve le port. Les vestiges archéologiques les plus anciens datent du IXe siècle av. J.C. Pendant la période romaine, Zadar (Iadera) a été l’un des centres les plus importants de la côte adriatique orientale. La ville antique a été conçue suivant les schémas romains, ce qu’atteste le réseau orthogonal de voies toujours conservé.

Le pouvoir byzantin instauré à la fin de l’époque de l’Antiquité tardive caractérisera l’époque médiévale jusqu’au début du XIIe siècle, période pendant laquelle Zadar occupera une position particulière au sein de la Dalmatie. Peu affectée par les invasions barbares, la ville gardera son aspect urbain pendant l’époque médiévale et sera dotée de nombreux bâtiments nouveaux, à caractère sacré en particulier.

La description de Zadar datant du milieu du Xe siècle et attribuée à l’empereur byzantin Constantin VII Porphyrogénète, dans le chapitre 29 de son ouvrage De Administrando Imperio, constitue une des sources les plus importantes pour connaître l’urbanisme médiéval de la ville de Zadar.

MORGAN DIRODI – The built environment of the East Mediteranean. The impact of Christianity

The built environment of the East Mediterranean from the fourth to the seventh centuries: the impact of Christianity.
Morgan Dirodi, St Cross College, Université d’Oxford

The cities of the eastern Mediterranean were lively centres of urban life and monumentality. The rescript of Milan gave Christianity a major role within Roman society and allowed it the possibility to intervene in the urban landscape. Thus the rise of Christianity as a major social and political actor led to it shaping the city and it having to adapt to the city itself.

To better understand the way in which the urban landscape and monumental Christianity interacted I am proceeding to analyse a number of cities in the Levant to develop a clear understanding of the chronology of the rise of monumental Christianity and its influence on the topography of these cities. I am proceeding in two mains steps: firstly I am constructing a (partial) gazetteer of the main cities of the Levant, of their Christian building activities and their Late Antique urban contexts. My aim in this first part is to lay out in one single corpus all the necessary information that an analysis of such a procedure requires, to enable me to examine the development of the region in a transversal manner rather than the fragmented picture that is currently offered by the large number of discreet publications that is currently available. Secondly I intend to analyse the data that I have collected in order to identify the main trends that are involved in the Christianisation of the region. As a result of my initial data collection I have, so far, identified two major trends that I will discuss in the paper: on the one hand there is pragmatism: due to the complex urban environment of the Levant, Christians were forced to be pragmatic in the size scale and scope of their buildings, adapting the plans and locations of Churches to the urban context. The second trend is a opposition between monumental and topographic priorities: when locations had to be chosen very often the choice was between the best location (topography) and the location that allowed the best monumental development (monumentality), the choice of where church complexes were built ( in particular cathedrals) and their size and scope is thus of particular importance.

HELENA ROCHARD – Les représentations des saints militaires d’Apa-Apollo de Baouit

Les représentations de saints militaires dans les peintures murales du monastère d’apa Apollo de Baouit : les débuts d’une longue tradition.
Héléna Rochard, École pratique des Hautes Études

L’iconographie des saints militaires, bien connue dans l’art byzantin, s’est particulièrement développée au Moyen-Orient, et tout spécialement en Égypte, où la tradition s’est perpétuée durant plusieurs siècles et a même été revisitée au xviiie siècle. Les peintures de Baouit comptent parmi les plus anciens exemples du thème et offrent un nombre important d’images qui permettent d’observer quelques variations autour d’un type iconographique qui semble déjà bien établi.

La plupart de ces soldats connurent leur martyre à l’époque des grandes persécutions, au iiie et au ive siècle. Cette période de troubles constitua pour les Coptes l’origine de l’« Ère des Martyrs », calendrier débutant en 284, année de l’avènement de l’empereur Dioclétien. Ces saints guerriers, dont l’iconographie porte l’empreinte d’un héritage antique, occupent une place particulière au sein du répertoire hagiographique ; tantôt figurés à cheval, tantôt en pied ou en buste, ils incarnent les soldats du Christ et les victorieux défenseurs du christianisme.

Les représentations de martyrs illustres, comme Théodore, Mercure, George, Serge et Bacchus, de même que celles de saints égyptiens, témoignent de la diffusion, ou de l’émergence, de leur culte et attestent de la grande dévotion dont ils faisaient l’objet. L’étude approfondie des attributs et des inscriptions qui caractérisent les saints, conjuguée aux observations relatives à leur emplacement dans l’espace, permet d’aller plus loin sur la compréhension du rôle qu’ils jouent dans le programme iconographique de ces édifices monastiques.

Cette intervention s’inscrit en complément des études récentes menées sur les saints militaires dans l’art byzantin.