GIULIA MARSILI — Le chantier ecclésiastique à l’époque proto-byzantine

Le chantier ecclésiastique à l’époque proto-byzantine : organisation du travail, commission et société à travers les marques de tâcheron sur le marbre de Proconnèse.

Giulia Marsili, Université de Bologne

Le projet doctoral traite de l’étude des marques de marbriers présents sur les matériaux de décoration architecturale et liturgique en marbre du Proconnèse, datables du 4e au 6e siècle, provenant de la Pars Orientalis de l’Empire Byzantin. La recherche se concentre sur le recensement, l’analyse et l’interprétation des sigles appliqués par les artisans sur le marbre au moment de l’extraction, de l’épannelage et de la mise en œuvre des produits manufacturés pour des chantiers architecturaux de domaine religieux (églises, complexes épiscopaux) et « laïque » (arcs honoraires, citernes, aqueducs, infrastructures). Le matériau choisi comme “élément  guide” est le marbre du Proconnèse, puisqu’il s’agit de la typologie marmoréenne la plus produite et commercialisée à l’époque protobyzantine, aussi bien que le marbre « du pouvoir » par excellence par excellence, souvent utilisé à cette époque pour des commissions liées à la munificence du princeps, même si l’on ne manque pas d’exemples liés à des initiatives épiscopales ou de riches propriétaires privés. La documentation est rassemblée dans une base de données créée ad hoc, un corpus organisée de manière alphabétique et géographique qui réunit les marques connues dans la littérature et les nombreuses marques inédites collectionnées à travers plusieurs analyses autoptiques conduites en contextes et bâtiments spécifiques. À travers l’étude de ces signes épigraphiques, confrontées avec des sources de différentes natures (littéraires, législatives, épigraphiques, hagiographiques), on essaiera d’éclairer plusieurs aspects de la société protobyzantine, depuis la modalité d’extraction et de transport des marbres jusqu’aux systèmes de construction et d’assemblage, aux formes d’organisation des chantiers pendant les phases d’activité de construction et à la physionomie des ouvriers et leur niveau de spécialisation.