JOUETTE Jean-Cyril — Les astrologues, les devins, les magiciens et la guerre (IXe-XIIe siècles)

Les astrologues, les devins, les magiciens et la guerre (IXe-XIIe siècles)
Jean-Cyril Jouette, Université d’Aix-Marseille

La prescience des devins et des astrologues, loin de faire l’unanimité des consciences byzantines, eut pourtant un certain succès au sein des cercles de pouvoir. Pour les élites de la société, ces professionnels de l’occulte, en conjecturant l’avenir, apportaient des réponses qui devenaient des vérités lorsqu’il s’agissait de se rassurer sur la politique à mener, de se prémunir de l’instabilité du pouvoir, de garantir le succès d’une opération. À la cour du basileus, les astrologues déterminaient par leurs calculs le moment le plus opportun pour partir en guerre, des devins et parfois même des sorciers proposaient leurs solutions pour garantir la réussite des opérations. Mais lorsque les choses tournaient mal, on leur imputait la responsabilité de la tournure des événements.

J’aimerais dresser ici un « portrait-robot » de ces hommes, devins, astrologues et magiciens, qui, dans un contexte bien précis, celui de la guerre, offraient leurs compétences à l’empereur ; puis, dans un second temps, nous verrons la considération que leur portait la société : admirateurs, indifférents, sceptiques, et, bien sûr, leurs opposants qui les voyaient comme des  charlatans, prêts à faire n’importe quoi pour s’arroger les bonnes grâces des puissants.