ROSKILLY Jack — Les correspondants des évêques : du réseau relationnel aux échelles de pouvoir

Les correspondants des évêques : du réseau relationnel aux échelles de pouvoir
ROSKILLY Jack, Université Paris I Panthéon-Sorbonne et Université de Vienne

 

La période qui s’étend du milieu du XIème siècle à 1204 est presque entièrement couverte par les correspondances de quelques grandes figures de l’épiscopat byzantin : Jean Mauropous, Théophylacte d’Ochrida, Michel Italikos, Georges Tornikès, Eustathe de Thessalonique, Michel Choniatès, et Jean Apokaukos. Leurs lettres montrent les liens qu’ils ont tissés avec différents correspondants tout au long de leur carrière, avant et pendant leur épiscopat, et qu’ils entretiennent dans le cadre d’un échange régulier. Notre étude cherche à reconstituer ces réseaux de relation en analysant les caractéristiques des correspondants, leurs titres et leurs fonctions, leur position par rapport à l’évêque, leur localisation. Ce réseau est l’objet de multiples usages par l’évêque et nous montrerons qu’il s’agit d’un instrument de gouvernement. L’évêque communique avec ses subordonnés mais également avec les autres autorités de son diocèse ou de l’Empire avec lesquelles il collabore ou s’oppose.

Nous pourrons alors définir la place de l’évêque dans les structures de pouvoir de l’Empire byzantin et son évolution sur la période étudiée. L’étude des correspondants des évêques nous permet ainsi de comprendre comment le prélat exerce son pouvoir à l’échelle de son diocèse tout en s’inscrivant dans un champ plus large, qui le relie à la capitale dans un contexte de centralisation croissante de l’Empire byzantin.