MARANI Flavia — La circulation monétaire dans le Latium méridional du royaume ostrogoth à la reconquête byzantine

La circulation monétaire dans le Latium méridional du royaume ostrogoth à la reconquête byzantine
Flavia Marani, EPHE et Université de Pise

 

La période qui va de la fin de l’Empire romain d’Occident jusqu’à la constitution du Royaume ostrogoth, puis la reconquête byzantine de l’Italie, est l’une des plus intéressantes à retracer en ce qui concerne les différentes réformes monétaires et l’évolution du monnayage, expression de l’autorité régnante. Mais une fois mise en circulation la monnaie suit des rythmes et des flux qui ne sont qu’en partie contrôlés par l’autorité centrale et qui sont généralement influencés par d’autres facteurs, comme sa valeur (intrinsèque et nominale), la nature du territoire (urbain ou rural), les différentes formes d’établissements humains, le contexte historique et social.

Cette recherche se base principalement sur l’utilisation de l’instrument monétaire – particulièrement la monnaie de bronze – afin d’analyser les processus de transformation de l’économie d’un ensemble territorial spécifique : le Latium méridional. Les monnaies proviennent de contextes archéologiques variés : habitats à continuité d’occupation, complexes agricoles, villas, aires funéraires.

La contextualisation du mobilier numismatique, associée à d’autres classes de matériel, peut nous permettre d’évaluer, en milieu rural, les phénomènes éventuels de circulation monétaire sur le long terme ou de résidualité. La présence, au sein de la masse monétaire hétérogène en circulation – composée de monnaies impériales romaines, vandales, ostrogothes et byzantines – de minuscules piécettes illisibles, de monnaies volontairement sectionnées et d’exemplaires contrefaits permet de replacer ces découvertes au cœur des vifs débats de ces dernières années.

L’instrument monétaire ne semble perdurer dans les transactions quotidiennes que jusqu’aux émissions de Justin II. Cette brusque rupture dans la circulation de la masse monétaire et l’apparente absence d’émissions postérieures au VIème siècle nécessite une explication, surtout si on la met en relation avec la continuité de production de l’atelier monétaire byzantin de Rome, tout proche.