GEORGIA KOLOVOU – La méthode d’enseignement de l’Iliade par Eustathe de Thessalonique

La « méthode » d’enseignement de l’Iliade par Eustathe de Thessalonique.
Georgia Kolovou (Université Paris IV-Sorbonne)

Eustathe de Thessalonique, le savant le plus important du XIIème siècle, est  considéré pour les philologues comme l’auteur de l’œuvre volumineux  et pédagogique sur l’Iliade. La particularité de  ce commentaire philologique  se manifeste par le titre lui-même de l’œuvre «Παρεκβολαί εἰς τήν Ὁμήρου Ἰλιάδα ». En fait, les Parekbolai   d’Eustathe  consistent à une sélection et une compilation des extraits de commentaires sur Homère que le scholiaste byzantin   intègre dans son texte pour expliquer et analyser Homère au XIIème siècle. Etant donné que l’édition excellente de M.Van der Valk ouvre la voie pour faire une lecture profonde et analytique sur cette œuvre particulière, ce qui nous intéresse est de faire une analyse philologique d’un extrait tiré de l’œuvre  d’ Eustathe Parekbolai sur l’Iliade pour examiner deux points : i) d’abord, comment Eustathe se sert de ces extraits et les adapte à la structure et la syntaxe de son commentaire  et ii) ensuite, quels sont « les moyens » qu’il utilise pour les  transformer en un commentaire continu et  indépendant sur l’Iliade. Enfin, on tente d’interpréter la « méthode» particulière d’enseignement de l’Iliade  en l’intégrant dans le cadre de la « fonction» didactique et pédagogique de cette œuvre comme elle se manifeste par le texte lui-même de l’archevêque de Thessalonique.

ALEXANDRA VUKOVICH – L’iconographie de l’hippodrome à Sainte-Sophie de Kiev

L’iconographie de l’Hippodrome byzantin à Sainte-Sophie de Kiev et sa fonction dans les cérémonies de cour.
Alexandra Vukovich (Université de Cambridge)

Le règne de Prince Jaroslav de Kiev voit une période de croissance inaugurée par une politique de construction des églises, monastères et de la ville de Kiev, siège du prince. Dans son ‘Encomium à Volodimir’, le métropolite Ilarion de Kiev, après avoir décrit les règnes de la princesse Olga et celui du prince Volodimir, avait évoqué l’entrée des Russes dans l’histoire chrétienne et il avait insisté sur le rôle de Jaroslav Volodimirovich  dans l’expansion de la religion chrétienne partout dans son royaume. Cette politique d’expansion urbaine a constitué l’étape clé dans la consolidation de son pouvoir et de son autorité en tant que Prince de Kiev. Entre 1036 et 1054, après une longue période de conflit et de reconstruction dynastique et territoriale, le prince Jaroslav a pu établir son autorité dans les sphères militiare, économique et sociale. Le ‘Povest Vremmenykh Let’ (Le récit des temps passés) décrit la mort du prince Mstislav et l’intégration des principautés de Chernigov et Tmutorokan sous la suzerainté du prince Jaroslav de Kiev. Les sources en tant que le ‘Slovo o Zakone i Blagodati’ (Le dit à propos de la loi et dede la grâce) et le ‘Skazanie Borisa i Gleba’ (La vie de Boris et Gleb), écrites pendant ou peu après le règne du prince Jaroslav, avaient servi à intégré l’idée de la légitimité dynastique et de la succession organisée au sein d’une famille dans l’idéologie politique de Rus’ au XIe siècle. L’église de Sainte-Sophie à Kiev (v. 1037) est le meilleur exemple de la politique de l’expasion urbaine et le mécénat culturel du prince Jaroslav. L’église de Sainte-Sophie élucide le rôle a la topographie sacrée et de l’harmonie symbolique entre les royaumes terrestre et divin représentés par l’iconographie de l’église dédiée à la Sainte-Sophie. Le frieze iconographique du Hippodrome byzantin, situé à l’entrée de la béma princier est un élément de l’idéologie dynastique et du rôle de l’histoire sacrée du Rus’ non seulement en tant qu’extension de Byzance mais aussi en tant qu’état indépendant. Cet exposé aura comme objectif de décrire le rôle politico-culturel de cette iconographie en tant que représentation de la culture de cour et de la pratique religieuse byzantine basée sur un besoin politique spécifique: l’établissement de l’idéologie dynastique à Rus’.

JELENA ANDELKOVIC – The image of woman in the visual culture

The image of woman in the visual culture of early Byzantium in the region of the central Balkans.
Jelena Anđelković (Université de Belgrade)

The aim of my PhD thesis entitled: « The image of woman in the visual culture of early Byzantium in the region of the central Balkans«  is to investigate the unique and complex image of woman in material culture of early Byzantine times found on the territory of the central Balkans. A vast number of examples executed in different techniques will be studied in depth and compared to analogous examples from the wider Byzantine world, from both contemporary and subsequent periods. This study should trace the path to finding an answer to the question of the role and pertaining imagery of the feminine in private-social, public-state and religious context. Along with traditional methods of interpretation of female imagery of the times – iconographic, iconological, stylistic analysis of portraits of empresses, private portraits and depictions of female goddesses and Virgin Mary – this study will also rely on methods of visual culture studies involving archaeology (tombs and graves of women including sepulchral objects – jewelry, coins, clothes, etc.), urban history (cities and shrines dedicated to empresses or goddesses or churches of the Virgin), anthropology, sociology, gender studies (role of image in state arts as a way of political propaganda and private image of woman positioned in society) and body politics (changes in body representations from pagan goddesses to the Virgin). Chronologically, the thesis covers the period from the time of Emperor Constantine the Great to that of emperor Justinian. As relevant and meagerly published material relevant to the subject of the thesis has been produced and found in the central Balkans, examples kept today in collections, museums and in situ on archeological sites in Serbia and neighboring countries are going to be the central focus of study.

The proposed multidisciplinary approach will enable further research in this domain and will introduce objects from the area of the central Balkans to already existing researches of Byzantine culture in general.

ZISSIS D. AINALIS – Les vies des saintes prostituées

Les Vies des saintes prostituées.
Z. D. Ainalis (Université de Paris I Panthéon-Sorbonne)

En souhaitant participer à la troisième Rencontre annuelle des doctorants en études byzantines, qui aura lieu le 15-16 Octobre 2010, je vous propose une intervention intitulée « Les Vies des saintes prostituées ». L’intervention portera sur un sujet de la littérature byzantine qui est peu étudié jusqu’aujourd’hui, c’est-à-dire la manière dont on traite de la femme et plus précieusement la manière dont on traite de la femme pécheresse. Le fait que toutes ces Vies sont des textes traitant de prostituées repenties peut créer la fausse considération que la société tardo-antique était une société assez ‘ouverte’ et tolérante, mais est-ce que c’était véritablement le cas ? La vérité est que la société tardo-antique est une société qui est traversée de manière verticale et horizontale de la culpabilité et que la vie de l’être humain de cette époque-là est « scellé » par ce sentiment précisément. Le matériel principal de cette intervention (sources, analyses de textes etc.) fait partie d’un chapitre de ma thèse, effectué sous la direction de Michel Kaplan (Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne) et qui est intitulée : « De l’Éros et autres démons. Les représentations littéraires du tabou et de sa transgression dans l’imaginaire de la société tardo-antique (IVe – VIIe siècles) ».

JAVIER FUERTES – Symeon the Fool

Symeon the Fool: gifts, demons and other particularities of an apparently strange monk.
Javier Fuertes (Université de Cantabria de Santander)

Through Leontius’ Life of Symeon the Fool, the author aims to discuss on the influence of ideas, patterns and literary topics of Late Antiquity’s hagiographical tradition on early byzantine hagiography, focusing especially on ascetic and demonic aspects. Moreover, he also wants to verify if « fool saints » could appear as counter-cultural holy men, since their behavior bears a remembrance to their own enemies: magicians, sinners and demons.

To put these ideas into effect, the author begins from the « usual holy man » which literary hagiographical sources tend to show us. Then, he takes Symeon the Fool as archetype of « fool saint », giving examples of parallels between Leontius’ account with other previous ascetic texts to prove the relationship between the Life and the Late Antiquity’s hagiographical tradition. Finally, he analyzes Symeon’s actions and concludes that, although they were demonized by later Christian writers due to their rebelliousness and insubordination to bishops, the fool monks continue keeping the common patterns of ascetic holiness.