STAVROS ZACHARIADIS – Fine ware form the glassworks building

Fine ware from the Glassworks building in the Early Christian city of Philippoi.
Stavros Zachariadis (Université d’Aristote de Thessalonique)

In the early christian city of Philippoi, to the southeast of its excavated part the Glassworks building provide us with sufficient evidence for constant use from the 3rd to the 7th century a.d. This particular building, that was occupying an entire city block, had originally a public character. During the 5th century it is converted into a workshop area connected with glass production. After a while a small bath complex is founded to the northern part of the building.

The fine ware consists of vessels imported from major production centers on the eastern Aegean coast, the North African coast, in the region of Tunisia and Algeria, and also in the Balkans, along with a series of imitations of these products. The study of the pottery emphasizes, along with typology, in matters of clay composition and technical details in order to clarify the vessels provenance and discriminate imported ware from imitations.

The systematic study of this pottery assemblage contributes to the dating of the archaeological context. Imported ware indicates the consistent interaction of the city with important centers on the Mediterranean coast, so as providing us with crucial information about trade routes in northern Greece, where only a few pottery assemblages are properly published.

GIOVANNI GASBARRI — In search of Byzantium

In Search of Byzantium. Studies of Byzantine Art in Rome at the Beginning of 20th Century.
Giovanni Gasbarri (Université de la Sapienza de Rome)

This contribution is part of a Ph.D project in Art History started in 2010 at the “Sapienza” University of Rome. The research intends to highlight some crucial events which led the Byzantine Art History to become an independent discipline in Rome and in Italy on the turn of the 20th century. In those years, following the development of studies on this subject in the rest of Europe (first in Russia, then in France, England and Germany), Italy also gave its own contribution in evaluating Byzantium’s cultural role in the definition of European medieval art. Having newly become a capital, Rome hosted many collectors and scholars from abroad; their researches were encouraged by the most important foreign research Institutes such as the Ecole Française or the British School at Rome. In January 1901, the discovery of the Santa Maria Antiqua’s frescoes in the Roman Forum marked a turning point in the development of Byzantine studies, focusing the attention of an increasingly number of scholars in Eastern Christian arts. Furthermore, some later important cultural events certainly contributed to broaden that interest: the exhibition of Byzantine Art Works at Grottaferrata in 1905 (with a catalogue edited by Antonio Muñoz), and the 10th International Congress of Art History (1912), when many experts had the opportunity to present speeches dedicated to the arts and culture of Byzantium.

In this context, many famous scholars are remembered for their important writings on Early Christian and Byzantine art (Adolfo Venturi, Corrado Ricci, Antonio Muñoz, Pietro Toesca, Ugo Monneret de Villard, and others). The author of the first scientific monograph on the frescoes in Santa Maria Antiqua (1911), however, was one of the less famous personalities, baron Wladimir de Grüneisen. This contribution, therefore, also intends to offer a first overview on this important – but often neglected – scholar, trying to better define his profile within the Roman and European cultural context.

JULIEN AUBER de LAPIERRE – Yuhanna Al-Armani al Qudsi, peintre arménien

Yuhanna al-Armani al Qudsi, peintre arménien copte dans l’Égypte ottomane du XVIIIe siècle.
Julien Auber de Lapierre (E.P.H.E. ,  5e section)

A partir de la fin du XVIIe siècle, le pouvoir égyptien assouplit quelque peu sa politique envers les populations coptes. Du fait de cette baisse de rigueur de la Sublime Porte, les élites égyptiennes, qui se sont entourées d’intendants et de trésoriers coptes depuis près de neuf siècles, s’enrichissent mutuellement, engendrant de fait un climat plus apaisé entre les communautés. Cependant, selon la loi islamique en vigueur, les coptes ne sont pas autorisés à construire de nouvelles églises dans leurs quartiers, tant et si bien qu’ils vont restaurer celles déjà existantes. Toutes les églises connaissent alors de profonds remaniements architecturaux et décoratifs encore largement visibles de nos jours.

C’est par ce biais exceptionnel que s’illustre le peintre d’icônes Yuhanna al-Armani al-Qudsi, dont l’activité s’étend au Caire de 1740 à 1786. Bien que les informations biographiques le concernant soient très peu nombreuses, nous savons que ce peintre est  né au Caire, de parents arméniens d’origine hiérosolymite. Il s’est ensuite marié consécutivement à deux femmes Egyptiennes coptes dont il eut quatre enfants. Cet attachement profond à la société copte révèle sa particulière bonne intégration au tissu social chrétien cairote.

Les informations que nous avons pu réunir sur la carrière de cet artiste nous replacent dans la lignée des productions artistiques des guildes des naqqashun, des rassamun, et des musawwirun, références ottomanes distinguant la qualité de travail des peintres. Avec une production de près de cinq cents panneaux, y compris avec son collaborateur Ibrahim al-Nasikh, Yuhanna al-Armani a rapidement évolué entre ces différentes corporations avant d’atteindre le statut de maître. Certaines pièces de Yuhanna reflètent parfaitement les ascendants arméniens, proche-orientaux et occidentaux que celui-ci a pu recevoir tout au long de sa carrière. Son travail a ainsi largement contribué au renouveau de l’art chrétien dans l’Egypte ottomane.

ANNA LAMPADARIDI – La vie de Porphyre de Gaza par Marc le Diacre

La vie de Porphyre de Gaza par Marc le diacre (BHG3 1570) : la conversion du temple de Marnas en église chrétienne.
Anna Lampadaridi (Université de Paris IV-Sorbonne)

La Vie de Porphyre est un texte hagiographique de l’époque protobyzantine qui se présente comme l’œuvre de Marc le diacre, un personnage inconnu par ailleurs qui se donne pour le fidèle disciple du saint dont il raconte la vie. La datation du texte pose des problèmes : écrit après la mort du saint en 420, et semble-t-il, peu après, un emprunt à l’Histoire Philothée de Théodoret oblige à dater l’état du texte dont nous disposons après 440. Dès l’époque de Tillemont, la Vie de Porphyre s’est trouvée au centre d’un grand débat concernant sa valeur historique, à cause des anachronismes qu’elle contient. Porphyre joue un rôle clé dans la christianisation de Gaza, qui vers la fin du IVe s. est encore une cité majoritairement païenne. Le point culminant de son activité et, en même temps, le noyau du récit est la démolition du temple principal de la ville et l’édification sur ses débris de l’église eudoxienne. La Vie nous offre un des rares récits, et peut-être le seul, qui décrive de façon si vivante et pittoresque comment la christianisation d’un sanctuaire païen a eu lieu. Cependant, cette église n’est pas connue par ailleurs, sauf deux témoignages de St. Jérôme de valeur ambiguë, et son existence n’est pas confirmée par l’archéologie. En outre, la conversion d’un temple en église est souvent considérée comme un phénomène postérieur à l’époque à laquelle le récit de la Vie prétend se référer, à savoir le début du Ve siècle. C’est ce dernier point qui va nous intéresser. Nous essayerons de voir si la construction d’une église sur les débris d’un temple païen à Gaza au début du Ve siècle pourrait avoir une substance historique. À travers l’examen du phénomène des transformations des temples en églises dans sa diversité nous mettrons en évidence des catégories générales. En situant l’épisode décrit par Marc dans ce contexte, nous jugerons de sa substance historique en montrant que rien n’oblige à le considérer comme anachronique.

LIVIA BEVILACQUA – Les commanditaires aristocratiques à Byzance

Les commanditaires aristocratiques à Byzance entre les royaumes de Basile Ier et de Basile II (867-1025) : Constantinople, la Grèce et l’Asie Mineure.
Livia Bevilacqua (Université de Rome-La Sapienza)

On a voulu par cette recherche se concentrer sur un phénomène qui jusqu’à présent a été abordé de façon systématique seulement pour d’autres époques de l’histoire de l’art byzantin ou bien, en ce qui concerne l’époque macédonienne, presque exclusivement par rapport aux commanditaires impériaux ou, excepté ces derniers, par rapport à certains personnages, œuvres ou monuments aristocratiques. Le but a donc été de reconstruire, le plus possible dans son ensemble, le milieu de la production artistique de haut niveau, soit à Constantinople soit hors de la capitale, liée aux commanditaires de l’entourage impérial: hauts fonctionnaires civils, militaires, membres de la cour.

Dans ma thèse j’ai exposé analytiquement seulement des cas choisis et emblématiques, mais le corpus d’œuvres et de données documentaires qu’on est arrivé à rassembler pendant ce travail est remarquable et très étendu, surtout grâce à l’aide de la lecture directe des sources historiques, littéraires, épigraphiques et, en ce qui concerne les pièces emportées dans les collections occidentales, aussi des sources d’archives. Ainsi, l’étude des œuvres d’art a été toujours rapportée à la biographie, culture et intérêts des leurs commanditaires. Ce travail interdisciplinaire nous offre donc maintenant des inspirations prometteuses en vue d’approfondir de nombreux thèmes et problèmes identifiés pendant la recherche.