ELSA ROCCA – Ammaedara (Tunisie) : ville byzantine

Ammaedara (Tunisie) : la ville byzantine, état des connaissances.
Elsa Rocca (Université de Paris IV-Sorbonne)

Dans le cadre d’un doctorat en archéologie sur l’agglomération antique d’Ammaedara et sa campagne (village actuel d’Haïdra, situé au centre ouest de la Tunisie), une communication portant sur la ville de l’Afrique byzantine peut être proposée. Un exposé sommaire du site à travers les problématiques développées par le sujet de thèse pourrait précéder la présentation des données connues sur la cité byzantine et les questions associées à cette thématique. Les limites chronologiques du sujet correspondent à la fondation de la colonie au Ier siècle de notre ère et à la conquête islamique au milieu du VIIe siècle, qui met fin à la présence byzantine en Afrique. La cité est intégrée dans l’Empire byzantin au milieu du VIe siècle avec la reconquête du nord de l’Afrique par Justinien. Un certain nombre d’édifices témoigne de la permanence de la ville au VIe et au VIIe siècle, comme la citadelle justinienne, plusieurs églises restaurées ou construites à cette époque ou encore l’arc dit de Septime Sévère transformé en bastion à l’entrée de la ville. Les monuments byzantins d’Ammaedara sont signalés dès le début du XIXe siècle par les premiers explorateurs et archéologues. Dans les années 1960, les églises ont fait l’objet des premiers travaux de la Mission archéologique à Haïdra sous la direction de Noël Duval. La citadelle et ses aménagements intérieurs sont étudiés depuis 1991 dans le cadre de la Mission franco-tunisienne dirigée dorénavant par le professeur François Baratte et par le Directeur Général de l’Institut national du patrimoine, Fathi Béjaoui. L’étude de ces monuments dans le cadre de la thèse s’intègre à une réflexion sur la topographie, sur les transformations du paysage urbain et les limites de l’agglomération, que l’on tente d’analyser en relation avec l’occupation de la proche campagne.

Rencontres annuelles des doctorants en études byzantines 2009

Ces Rencontres ont pour but de réunir tou(te)s les doctorant(e)s travaillant sur la civilisation byzantine, quel que soit leur domaine de spécialisation (histoire, histoire de l’art, archéologie, philologie, etc.) ainsi que de valoriser les études byzantines auprès d’étudiants venus de disciplines différentes (Moyen Âge occidental, monde islamique, peuples des steppes…).

La première édition des Rencontres a eu lieu à l’INHA les 12 et 13 septembre 2008 et a rassemblé une quinzaine de doctorants français, parisiens et provinciaux, ainsi que des doctorants étrangers venus de Grande-Bretagne, de Pologne, de Grèce, de Russie et de Turquie. La réussite des Ières Rencontres byzantines est due au soutien de l’INHA, de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne et du Centre d’Histoire et de Civilisation de Byzance.

Ces Rencontres ont porté leurs fruits d’un point de vue méthodologique : échanges d’expériences, conseils de doctorants plus expérimentés auprès de doctorants de première année ou tout juste inscrits, le tout dans un contexte pluridisciplinaire enrichissant. D’autre part, un forum internet a été créé depuis : il regroupe déjà 64 doctorants byzantinistes français et étrangers qui poursuivent leurs échanges engagés durant les Rencontres.

Les prochaines Rencontres annuelles des doctorants en études byzantines se tiendront au mois d’octobre 2009. À la suite des conclusions tirées lors d’une concertation avec les doctorants ayant participé à l’édition 2008, un sujet libre sera proposé pour les deuxièmes Rencontres. Chaque doctorant souhaitant s’exprimer pourra choisir d’exposer simplement son parcours et/ou son projet de thèse ou bien un thème particulier lié à ses recherches actuelles, le but étant de mettre en place une discussion méthodologique et interdisciplinaire entre les doctorants. Les temps d’intervention seront de dix ou de vingt minutes selon la volonté de l’intervenant.

À l’issue des Rencontres 2009, la création d’un annuaire en complément du forum doit être réalisée afin de donner aux doctorants les outils nécessaires à la poursuite des échanges méthodologiques et pluridisciplinaires.

Comité d’organisation :

– Jeanne Devoge, Allocataire à Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
– Damien Glad, Allocataire à Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
– Anaïs Lamesa, Allocataire à l’École Pratique des Hautes Études.

Affiche des Rencontres 2009
– Programme des Rencontres 2009

Rencontres annuelles des doctorants en études byzantines 2008

« Centre(s) et périphérie(s) dans le monde byzantin »

Un projet de rencontre est né pour fédérer les doctorants en études byzantines, au-delà de l’éclatement géographique et disciplinaire de chacun. Venus de toute les disciplines (histoire, histoire de l’art, archéologie, philologie, etc.), ils pourront échanger, confronter et présenter leurs recherches sous la forme d’une communication de 25 minutes lors de ces journées qui se tiendront les 12 et 13 septembre 2008 à Paris (les conditions pratiques seront précisées ultérieurement).

Les sessions seront présidées et animées par des chercheurs confirmés dont la spécialité n’est pas le monde byzantin : l’ouverture et les rencontres entre le monde byzantin et ses voisins médiévaux, Occident chrétien et monde arabo-musulman, ne pourront être que profitables aux travaux des jeunes chercheurs.

Le thème retenu pour cette rencontre est « Centre(s) et périphérie(s) dans le monde byzantin »», dans les frontières chronologiques et spatiales habituellement définies pour l’étude de la civilisation byzantine. Ces limites ne sont cependant pas exclusives : des éclairages sur l’Antiquité tardive ou la Renaissance, ainsi que sur les marges occidentales ou orientales de l’Empire byzantin seront appréciés.

Le thème est suffisamment large pour intégrer les communications de doctorants venus de toutes les disciplines s’intéressant de près ou de loin au monde byzantin. Parmi les axes possibles de réflexion, qui pourront orienter les choix des communications, nous pouvons évoquer :

–   les rapports complexes entre une capitale hypertrophiée concentrant les lieux politiques, religieux, économiques ou culturels du pouvoir, et les provinces ;

–   la question du pouvoir et des pouvoirs sous toutes leurs formes dans les relations qui se jouent entre la capitale et les provinces de l’Empire, ainsi qu’entre les provinces elles-mêmes ;

–    la polycentralité du monde byzantin et toutes les formes d’autorité dans les provinces : lieux d’autorité provinciale, émergence et autonomisation de régions-frontières, éclatement du pouvoir politique quand le centre est défaillant, etc. ;

–    l’idéologie véhiculée par le centre vers ses périphéries ou, au contraire, l’influence idéologique (politique ou religieuse notamment) des périphéries sur le centre ;

–    les représentations du centre par les périphéries et la vision qu’ont les Constantinopolitains des provinces, perceptibles par exemple dans la littérature ou l’épistolographie ;

–     les échanges de toutes natures : échanges économiques, artisanaux, artistiques ou culturels, épistolaires, relations entre le pouvoir central ou l’aristocratie constantinopolitaine et les groupes sociaux des provinces (soumission ou opposition, transmission de l’autorité, etc.).

Ces thèmes ne sont pas exclusifs ; les disciplines souvent considérées comme
« auxiliaires » à l’histoire seront privilégiées pour tenter, entre jeunes chercheurs, de briser des frontières académiques parfois trop rigides.

Comité d’organisation :
– Rosa Benoît-Meggenis
– Benjamin Moulet
– Anaïs Lamesa
– Diane Pasquier-Chambolle

Affiche des Rencontres 2008
– Programme des Rencontres 2008

KOMAIT ABDALLAH – L’influence de l’art de la catacombe sur l’art de la mosaique

L’influence de l’art de la catacombe sur l’art de la mosaique de Syrie du Nord à l’époque byzantine.
Komait Abdallah (Université Paris I Panthéon-Sorbonne)

A l’époque byzantine en Syrie, les panneaux des mosaïques ont été ornés de motifs divers : géométriques, floraux, animaliers et architecturaux. Ces motifs ont marqué la rupture avec les traditions décoratives gréco-romaines qui ont dominé l’art de la mosaïque syrienne du Ier jusqu’au IVe siècle. Ce nouveau goût décoratif est lié sans doute à l’apparition du nouveau commanditaire qu’est l’Église.

À partir du Ve siècle, on constate la diffusion de scènes animalières dans les mosaïques de Syrie du Nord. Certaines de ces scènes sont composées de deux animaux symétriques, séparés dans la majorité des cas par un objet axial : les couples de paons affrontés d’un vase, d’oiseaux affrontés soit d’une fleur, soit d’une colonnette, de taureaux affrontés d’une fontaine, d’agneaux affrontés d’une amphore ou d’une inscription et de poissons affrontés d’une ancre.

Certains considèrent que ces motifs sont issus du répertoire oriental local et qu’ils sont exempts de toute influence classique. Cependant, certains de ces motifs sont déjà attestés dans les catacombes italiennes datées des IIe-IVe siècles. Il pourrait donc y avoir un rapport probable – tant iconographique que symbolique – entre l’art de la catacombe et l’art de la mosaïque en Syrie du Nord à l’époque byzantine. Tous ces motifs dessinés dans les catacombes de Rome portent des symboles chrétiens, ce qui confirme la valeur symbolique de ces mêmes scènes représentées sur les mosaïques. La représentation de ce genre de motifs, surtout sur des mosaïques pavant des sanctuaires, renforce cette idée.

Du fait de l’interdiction du christianisme à l’époque romaine, les premiers chrétiens affichèrent discrètement leur foi par l’iconographie des catacombes. Ce sont les chrétiens des provinces qui ont réutilisé les mêmes images symboliques aux Ve et VIe siècles dans leurs sanctuaires afin de présenter les mêmes idées, quand le christianisme était devenu religion d’État.

JEANNE DEVOGE – Les échanges artistiques entre Orient et Occident illustrés par un livre de Job

Les échanges artistiques entre Orient et Occident illustrés par un Livre de Job byzantin du XIVe siècle : le Paris. gr. 135 de la BnF.
Jeanne Devoge (Université Paris I Panthéon-Sorbonne)

Les quinze Livres de Job illustrés conservés jusqu’à ce jour dans les bibliothèques de divers pays reflètent une tradition byzantine qui remonte au moins au VIIIe siècle. Dans ces Livres a été recopié le texte de Job, agrémenté de commentaires patristiques et illustré par des cycles d’images plus ou moins importants. Ces images appartiennent pour la plupart au répertoire iconographique et stylistique byzantin ; les deux exceptions sont le Paris. Gr. 135 (deuxième moitié du XIVe siècle) de la Bibliothèque nationale de France et le codex Laud. Gr. 86 de la Bodleian Library à Oxford (milieu du XVIe siècle). Ces deux manuscrits sont les plus récents du corpus de Livres de Job illustrés ; si les illustrations du Laud. 86 témoignent clairement de leur appartenance au monde vénitien du XVIe siècle, il n’en va pas de même pour celles du Paris. Gr. 135. En effet, malgré la structure byzantine de ce Livre de Job produit à Mistra ou à Constantinople et le respect du cycle iconographique traditionnel, le style de l’artiste étonne par son éclectisme et son originalité. Au goût du détail viennent s’ajouter des emprunts artistiques venus à la fois d’Orient (conception de l’espace, motifs végétaux décoratifs, certains gestes des personnages) et d’Occident (architectures typiquement gothiques, codes vestimentaires).

Cette assimilation de techniques et de styles variés pose la question de la formation de l’artiste et incite à trouver des points de comparaison pertinents avec d’autres manuscrits copiés et enluminés dans le monde arabo-musulman et dans le monde occidental chrétien.